Aux Terrasses ou la quintessence du brut autochtone

Brut de brut même, tel un effervescent, Jean-Michel CARRETTE fait « boum ». Le fond de verre est cet
établissement familial où il a grandi. C’est là que chacune des bulles y nait, s’élève et émerge pour une idée. Jean-Michel en a plein : une nouvelle recette, le partenariat avec un artisan céramiste ou encore la réfection d’une aile de l’hôtel, il est toujours en réflexion. La voix rauque et l’œil pétillant, il nous explique tout ceci sans filtre en faisant la visite de cet univers où les pierres et le bois croisent le fer. A l’inverse de ce décor épuré, la créativité dans l’assiette est incessante, foisonnante. Chaque plat est une découverte tant par son originalité que par sa technicité.

 

 

 

Autochtone avions-nous dit ? Jeune cuisinier à Londres où il y fit ses armes, il a vite compris que sa BBC à lui c’était Bresse, Beaujolais, Charolais. Alors il y fait référence dans sa cuisine par la friture d’ablettes, le beurre d’Etrez ou encore grâce à la vertigineuse carte des vins. Tout ceci est le fruit d’un travail collectif, il le dit et le répète : « j’ai une équipe géniale ! ». Amandine, son épouse, veille à cet équilibre. C’est ainsi qu’ici la rigueur et la créativité riment avec sensibilité. Quelle merveille pour ces jeunes quadras qui ont déjà de la bouteille.

Domaine JAEGER-DEFAIX : Chapitre de l’Histoire de Rully

Le doute émerge lorsqu’à l’adresse indiquée, les grosses lettres de fer forgé du portail indiquent « Domaine MARECHAL ». Didier DEFAIX est pourtant bien là. Explications.

La propriété a servi au tournage du film Premiers Crus. En effet à la vue du perron, l’image de Gérard LANVIN, François MARECHAL dans le film, revient assez vite. Dans cette maison du XVIIe s., on a l’impression qu’entre l’orangeraie et le salon Napoléon le temps s’est arrêté, de l’authentique idéal pour un décor de film. Hélène JAEGER reçoit cette demeure de sa grand-tante en 2005 et parmi les vignes, l’emblématique Clos du Chapitre. Mais alors que faire de ce domaine 4,5 hectares -aujourd’hui 6,5 ha- quand on gère déjà un de 27 ha à Chablis avec son mari ? La
décision de conserver ce patrimoine a été prise. Il a alors fallu mettre en place une logistique rigoureuse pour mener à bien le projet. En effet, toute la vendange est rapatriée, vinifiée et élevée à Chablis. Didier DEFAIX nous explique tout ceci en parcourant le Clos du Chapitre attenant au parc arboré. L’enceinte de murs rénovée amène un calme, une sérénité peu commune.

Pas à pas, il nous relate les futurs travaux d’aménagement envisagés et les réflexions sur la biodynamie en cours. C’est donc plein d’espoir que Hélène et Didier DEFAIX écrivent, millésime après millésime, les nouvelles pages de ce domaine. Le Chapitre est loin d’être clos !

Domaine Raquillet – MERCURE EST… ÉTERNEL

Fer de lance de la Côte Chalonnaise avec près de 700 hectares de vignes, Mercurey tiendrait son nom du dieu Mercure, dieu du commerce.
D’un phrasé tranché, François RAQUILLET nous fait remonter l’Histoire depuis le temps où les Romains cultivaient déjà la vigne dans ce vallon verdoyant.
Accompagné de son épouse Emmanuelle, il est la 13e génération de vignerons ici alors s’il
existe une personne qui puisse nous raconter Mercurey c’est bien Lui. Ce qu’il aime surtout, ce
sont les hameaux, 11 au total. Il nous les décrit un à un sur une vue aérienne en planisphère.
Durant ses explications pas question de tomber en panne de stylo, on sent l’homme pressé,
déterminé. Ses 35 années de labeurs au domaine l’attestent. Elles lui ont permis d’augmenter
progressivement la superficie de l’exploitation familiale atteignant aujourd’hui 16 hectares, dont 4
en blanc.

« Le blanc a le vent dans le dos, c’est vrai que sur certaines parcelles très argileuses il est
pertinent de faire du blanc. Ça je l’ai appris au fil du temps, car à la vigne comme au chai chaque
millésime nous fait évoluer » confie-t-il.
Côté chai justement, c’est assez éloquent. Le bâtiment se divise en trois parties, toutes trois
d’âge différent, comme le symbole de trois générations qui se succèdent. En pour cause, un court
instant, l’humilité cède sa place à la fierté quand il nous confie que Jeanne, la benjamine de ses
filles, réfléchit à rejoindre le domaine.

Quelle belle perspective pour celui qui au cours de nos bavardages nous avouera : « Je suis
amoureux de mon village ».